Lire pour vivre ou vivre pour lire

Depuis enfant, j’ai toujours aimé les livres. Oui, et pour cause, papa avait beaucoup de livres à la maison. Ce n’était pas une bibliothèque bien garnie et grande comme dans les films occidentaux mais il avait les grands classiques de la littérature africaine. Il possédait aussi d’autres livres sur la vie, la religion, la parentalité et la famille. Les premiers étaient des prix gagnés à l’école quand il finissait premier de la classe. Les autres, il les avait sûrement acquis pour ses besoins personnels. Nous les avons malheureusement tous perdus, depuis qu’il s’en est allé et qu’on en a hérités, mes frères et moi. Qu’il nous en pardonne. Nous étions trop contents de dire à l’école que nous avions tel livre à la maison et qu’on pouvait les échanger contre d’autres auprès de nos camarades de classe. C’était le deal. Mais aujourd’hui, on a tout perdu. Les livres d’Aimé Césaire, de Sembène Ousmane, de Camara Laye, Ahmadou Hampaté Ba et bien d’autres livres de littérature africaine sont introuvables. Anatole France avait raison quand il recommandait de ne pas prêter ses livres en ces termes : « Ne prêtez pas vos livres : personne ne les rend jamais. Les seuls livres que j’ai dans ma bibliothèque sont des livres qu’on m’a prêtés ».

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J’ai lu des livres comme l’étrange destin de Wangrin, le soleil des indépendances, les bouts de bois de Dieu, cahier d’un retour au pays natal, dès les premières années du collège. En effet, un week-end, nous avions trouvé une cinquantaine de livres dans un grand carton et mes frères et moi avions commencé à les lire. Ensuite, nous avions pris l’habitude d’en discuter et ça a continué ainsi pendant toutes nos années d’écoles. Nous ne nous sommes pas arrêtés en si bon chemin. Nous lisions tout ce que nous trouvions. Les livres de la collection Harlequin de mes grandes sœurs ainées, les romans de Guy des Cars, la collection Alice de la bibliothèque verte, Basic Instint, les livres d’espionnage, ceux d’Isaie Biton Coulibaly, de Mariama Ba, les frasques d’Ebinto, ceux d’Yves Emmanuel Dogbé, le journal d’une bonne, entre autres, ont occupé nos soirées.

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Pour la petite histoire, l’un de mes grands frères n’aimait pas que je lise les livres de la collection SAS de Gerald de Villiers. Il me trouvait trop jeune pour m’aventurer dans ce domaine mais c’était mal me connaître. En bonne adolescente faisant ce qu’on lui interdit, je cachais ces livres dans mes habits et j’attendais les mercredis et vendredis soirs quand il s’en allait jouer au foot, pour les lire.

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Au même moment, on lisait les romans au programme au Togo. Pour le collège, Le mandat, Sous l’orage, L’enfant noir, Le pagne noir, Maimouna, au lycée littéraire, Germinal, la symphonie pastorale, tout en revisitant les livres de lecture de l’école primaire notamment Ecole et Développement, ainsi que Textes et activités pendant les vacances. Je me suis même aventurée dans la lecture de la bible dès ma première année de catéchèse. J’étais en 4ème. J’ai lu avec enthousiasme la première partie du livre sacré chrétien c’est-à-dire l’ancien testament notamment la genèse, l’exode, jusqu’au livre des Rois. J’avais particulièrement aimé le livre d’Esther, de Job et celui des Rois.

Quand j’étais étudiante à la faculté de droit, je n’avais la tête qu’aux livres de droit, aux arrêts, et aux codes. L’objectif étant de réussir par tous les moyens, il fallait lire utile pour écrire utile. C’était la priorité. Toutefois, je trouvais toujours le moyen de lire entre deux semestres ou pendant les vacances un roman à l’eau de rose des collections « Harlequin et Adoras ».

Il y a quelques années, quand j’ai recommencé à avoir du temps pour moi, j’ai commencé à acheter des livres de mes années écoles que je lisais à mes heures perdues. C’était aussi une manière de créer une petite bibliothèque personnelle, en faisant d’une pierre deux coups. Depuis fin 2018, je me suis totalement remise à la lecture et je dois avouer que ça n’a pas été difficile. Celui qui a dit que l’habitude est une seconde nature avait surement raison. Car en définitive, que ce soit des livres de distraction ou de formation, j’ai toujours lu.

A l’heure actuelle, j’essaie de mieux organiser mes lectures. Je lis alternativement 3 types de livres. Un livre pour distraction (pour le plaisir de lire, ce sont généralement des recommandations de lecture), ensuite un livre de développement personnel ou de religion dans le but de me former (sur le plan personnel ou spirituel, dans mes rapports avec autrui) et enfin un livre de spécialité professionnelle (livre de droit international ou de relations internationales) afin d’acquérir de nouvelles connaissances ou d’actualiser mes compétences professionnelles.

Dans ce billet, j’ai parlé de ma passion pour la lecture même s’il s’agit d’une passion contrôlée. Et vous, pourquoi lisez-vous ? Comment cela a commencé ? Quelles sont vos techniques pour lire plus de livres ?

28 commentaires sur “Lire pour vivre ou vivre pour lire

  1. Merci pour ce retour fort touchant. C’est réconfortant d’apprendre que je vous donne envie de lire et de lire encore. Vivement que cette envie dure et se transforme en passion. A très bientôt.

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  2. Vivement, que je me mettes à la lecture. Merci pour tes billets, je crois que tu me donnes envie de lire et de lire encore.

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  3. Merci à toi pour l’intérêt accordé à mes modestes écrits. Vraiment, la lecture nous permet d’assouvir beaucoup de désirs. Merci de lire pour découvrir et se découvrir. On est ensemble

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  4. Merci Grande soeur Audrey! J’apprécie vraiment tes écris…moi je lis pour découvrir,mais je veux aller plus loin…merci de réveiller cette envie en moi

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  5. Toujours en quête ? Je pense qu’il est temps que la quête s’arrête. Il faut te lancer et petit à petit tu pourras lire un peu plus. Commences par lire des trucs qui t’intéressent et tu verras que tu sortiras progressivement de ta zone de confort.

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  6. J’ai pas malheureusement cette même passion que toi Miss Audrey. Je suis en réalité en quête d’un grand amour pour la lecture. C’est toujours difficile pour moi de continuer avec la même détermination de départ quand je commence à lire…
    En tout cas merci pour ce partage qui m’inspire de nouveau à la lecture. Je viendrai donc vers toi pour des conseils pratiques.

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  7. Ma très chère Audrey,
    Merci d’avoir partagé ta passion pour la lecture…
    J’ai commencé à lire pour améliorer mon niveau en français … C’était mon objectif premier, mais après je me suis rendue compte que le livre m’offrait plusieurs autres possibilités et atouts…
    Toutefois, quand j’ai commencé Germinal de Émile Zola , que je n’ai probablement pas terminé, j’ai classé la littérature française…lol
    Actuellement je lis plus les romans africains .
    Bien à toi,
    Mariam

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  8. Les romans, c’était depuis le CM1 (même si je n’y comprenais pas grand chose), les livres à dessin ne m’intéressaient déjà plus, je les trouvais enfantins. Des années plus tard, j’ai pris le plaisir de les redécouvrir. Pour m’avoir transmis l’amour de la lecture, je dis merci à mon oncle. Je suis fière de ma petite bibliothèque. Lire, c’est s’évader et rêver.

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  9. Merci Said pour ce témoignage émouvant. Oui, la lecture fait partie du chemin de l’élève puis de l’étudiant. Un hommage mérite à ton oncle et félicitations pour la Passion toujours maintenue pour la lecture. Allons y vers d’autres domaines de lecture.

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  10. Bonsoir Grande,
    J’aime bien l’article.
    Grâce à un oncle j’ai aimé la lecture de la bibliotheque verte et rose, caroline quine, langelot, le club des 5, etc..
    Puis au lycée j’ai cessé de lire parce que je n’apprenais pas grand chose bien que c’était divertissant.
    Puis à l’univ, j’ai commencé avec les livres de bussiness, développement perso, spiritualité, fiction scientifique. Et j’y suis toujours. J’apprends beaucoup et c’est très plaisant.
    Je pense qu’il faudra que j’intègre les livres de mon domaine d’études dans mes lectures comme vous. Merci pour l’astuce.
    Cordialement

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  11. Avant l’avènement de la télécommunication telle que nous la vivons aujourd’hui, la lecture était la seule vraie alternative d’évasion. C’est ce que la plupart des gens pensent. Selon moi elle est et demeure une source intarissable d’apprentissage à moindre coût et permet au même moment de développer notre capacité de réflexion, d’analyse et de compréhension juste par le voyage de l’esprit à travers le monde.

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