Qu’est-ce que le 08 mars pour vous ?

C’est la troisième fois que je parle de la célébration de la journée du 08 mars sur ce blog. Mais c’est la 4ème fois que je me penche spécifiquement sur la journée de la journée internationale des droits de la femme. En effet, j’en ai aussi parlé sur la plateforme de la communauté des blogueurs francophones de RFI en 2021 sous le titre Ne dites pas bonne fête aux femmes aujourd’hui. Ce billet a été bien accueilli au point qu’on m’ait demandé d’en faire un podcast. Aujourd’hui, même si je ne l’évoque pas pour me jeter des fleurs, je dois reconnaitre que la condition des femmes est un sujet qui m’a toujours interpellé. Loin de moi l’idée de jouer à l’activiste, d’ailleurs je n’ai jamais revêtu cette casquette et je ne me suis jamais présentée comme tel.

Toutefois, je dois avouer que sur ce blog, j’ai souvent écrit des billets au sujet de femmes qui sont des exemples pour leur génération. J’ai encouragé ici mes lecteurs et surtout lectrices à lire des livres d’écrivaines comme Mariama Ba, Michelle Obama, Oprah Winfrey et bien d’autres. Cette liste n’est pas exhaustive. Aujourd’hui, je vous inviterai bien volontiers à lire d’autres grandes auteures comme Fatou Diome, Ken Bugul, Maryse Condé, Chimamanda Ngozie Adichie, Maya Angelou, Djaili Amadou Amal, Thérèse KAROUE-Atchall, etc.

L’année dernière, alors que je me rendais à un match du championnat féminin de ligue 1 française opposant les Lyonnaises aux féminines du PSG, un ami m’a demandé sur le ton de la plaisanterie d’arrêter avec mon truc de féministe. Ce que je n’avais pas compris sur le moment. Suis-je féministe ? La question m’avait été également posée en août 2022 en plein café littéraire sur l’ouvrage collectif Empreintes auquel j’avais contribué.

Suis-je féministe ?

J’avais répondu par l’affirmative sans hésiter tout en ajoutant que toutes les femmes étaient féministes ou devaient l’être. A mon ami qui m’avait dit d’arrêter mon affaire de féministe, j’avais répondu que ce n’était pas du féminisme que d’aller regarder des professionnelles du ballon rond jouer. Mais, c’était du féminisme que de soutenir les femmes qui se battent dans tous les domaines. Ma mère ne connait pas ce qu’on appelle féminisme mais je pense qu’elle m’a donnée une éducation féministe. Elle m’a toujours encouragée à faire tout ce que je fais aujourd’hui et continue de me soutenir qu’importe mes choix et mes décisions. Et si ce n’est pas ça le féminisme, je ne sais plus de quoi il s’agit.

Le féminisme aujourd’hui est souvent associé à la célébration du 08 mars, journée internationale des droits de la femme. Toutefois, il est important de souligner que le féminisme ne se résume pas à la célébration du 08 mars. C’est bien plus que cela.

Mais, qu’est-ce que le 08 mars pour vous ?

Je me pose cette question chaque année. Le 08 mars, je l’ai déjà dit, ce n’est pas des discours, des fleurs, des pagnes et des réceptions. Même si les discours sont très importants afin d’énoncer des actions, de faire des promesses et d’établir les responsabilités, le plus important, ce sont des actions fussent-elles pour les autres minimes et insignifiantes.  

Dans mes précédents billets sur le 08 mars, j’ai invité les femmes à se lever pour jouer leur rôle et prendre la place qui leur revenait dans la société. Je nous ai invités à prendre la parole, à montrer l’exemple aux plus jeunes et surtout à développer des réseaux, à animer des conférences afin de promouvoir l’excellence.

Le 08 mars 2024, encore une conférence sur une thématique d’actualité

Dans le cadre de la célébration du 8 mars cette année dont le thème retenu par les Nations unies est « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », j’ai co-animé une conférence débat le mardi 05 mars 2024 au service sur le harcèlement en milieu professionnel. Malgré qu’il s’agisse d’un sujet d’actualité, il est tout de même délicat à aborder. Avec mes deux co-présentateurs, nous avons le thème au prisme des définitions, de ses manifestations, des conséquences qui en découlent, de l’encadrement juridique, des voies et moyens dont disposent les victimes. Nous avons terminé notre présentation par des  recommandations aussi bien à l’endroit des employeurs mais aussi des employés pour éviter des cas de harcèlement en milieu professionnel. Le harcèlement sexuel, le harcèlement moral, les intimidations et la violence en milieu professionnel ont été abordés.

Somme toute, il convient de retenir que le harcèlement en milieu professionnel est interdit et est encadré juridiquement par des conventions internationales et les lois nationales afin de faire de l’environnement de travail un safe place pour les femmes et les hommes. Au titre des conventions, la Convention sur la violence et le harcèlement (C190) et la Recommandation (R206) de 2019 qui l’accompagne forment aujourd’hui le cadre de normes professionnelles le plus large jamais adopté par l’Organisation internationale du travail (OIT), instituant « le droit de chacun de travailler dans un environnement professionnel exempt de violence et de harcèlement ».

S’agissant particulièrement du cas des femmes, le protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes du 18 décembre 1979 et entrée en vigueur le 3 septembre 1981 et toute convention internationale qui consacre les droits des femmes sont pertinents.

Au Togo, le nouveau statut général de la fonction publique dans sa section 5 intitulée Libertés publiques, dans la sous-section 3 Protection juridique du fonctionnaire, article 247 « Le fonctionnaire a droit, conformément aux règles fixées par le code pénal et les lois spéciales, à une protection contre les menaces, injures ou diffamations dont il peut faire l’objet. L’Etat est tenu de protéger l’agent contre les menaces et attaques de quelque nature que ce soit dont il a pu être l’objet dans l’exercice de ses fonctions ou de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en est résulté ».

En outre, dans le nouveau code du travail, le législateur togolais a pris des mesures afin de protéger les travailleurs notamment à travers les articles 40 et 368. Le code pénal prévoit des sanctions pour les auteurs de harcèlement sexuel.

Par ailleurs, le 2 février 2024, le ministre de la fonction publique, du travail et du dialogue social a pris un arrêté portant interdiction de la discrimination, du harcèlement sexuel ou moral, de la violence ou de l’intimidation en milieu professionnel et sur les lieux de travail.

De manière globale, les victimes de harcèlement en milieu professionnel peuvent faire des recours en interne notamment auprès des représentants du personnel et de l’employeur ; des recours en externe :la médiation,  l’inspection du travail et des recours judiciaires : juge de l’excès de pouvoir, juge du travail (contre l’employeur) et juge des libertés (contre l’auteur).

Pour finir, nous avons abordé les recommandations notamment l’obligation de l’employeur d’assurer la sécurité et de protéger la santé des employés. Ceci est possible par des actions de prévention des risques professionnels et des actions d’information et de formation des ressources humaines.

Cette année, le 8 mars a consisté à donc former le personnel sur le harcèlement en milieu professionnel. Une activité appréciée par les collègues au regard des multiples questions que l’assistance a posés au panel. Voici comment s’est présenté le 08 mars au ministère des affaires étrangères du Togo. Et chez vous, c’est quoi le 8 mars et comment cette journée est-elle célébrée ?

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